Le contenu psychologique des activités de ce programme est basé principalement sur l’approche émotivo-rationnelle du courant cognitivo-comportemental (TCC), créée par le Dr Albert Ellis en 1956.
Les tenants de cette approche considèrent que la souffrance émotionnelle ainsi que les difficultés psychologiques et comportementales sont liées en grande partie aux pensées et croyances apprises principalement durant l’enfance et entretenues par la société.
Pour trouver le bonheur, il faut donc apprendre à découvrir les pensées fausses qui causent les émotions négatives. Après les avoir comparées avec la réalité, il faut les remplacer par des pensées plus réalistes.
Ce travail sur les pensées a pour effet de diminuer considérablement la présence des émotions négatives, et même de les faire disparaitre, et d’engendrer des comportements plus adéquats.
Du fait que ce travail psychologique n’est pas à la portée de jeunes enfants, l’approche de gestion des émotions par le biais des paroles magiques est une merveilleuse technique adaptée à leur âge et à leur capacité d’apprentissage.
Pour mieux comprendre les bases psychologiques de cette technique, examinons quelques-uns des principes fondamentaux de l’approche émotivo-rationnelle que l’on retrouve d’ailleurs dans le livre, le PETIT DICTIONNAIRE DU BONHEUR — L’art d’être heureux[1].
«Généralement, on s’entend pour dire qu’il existe trois causes aux émotions. La première est liée à l’instinct de survie, au thalamus, au cortex central, au sensorimoteur comme la peur instinctive vis-à-vis d’un danger immédiat. La deuxième est en lien avec le système sensori-moteur. Et la troisième cause des émotions réside dans les pensées, croyances et jugements que nous portons sur les situations et les événements de notre vie. Au fur et à mesure que les capacités cognitives se développent, la troisième cause des émotions prend le pas sur les deux premières pour devenir la principale cause des émotions chez les êtres humains.»
[1] Diane Borgia, Éditions Nouvelle Lumière, 2012
La principale cause des émotions
Pour nous aider à mieux comprendre le principe de la principale cause des émotions, prenons l’exemple suivant. Disons qu’un parent apprend que son enfant a échoué sa première année scolaire. Cet événement extérieur ne peut causer des émotions à l’intérieur de la personne. Il faut donc une cause interne pour un résultat interne. Regardons ce qui se passe dans les faits.
L’échec scolaire de l’enfant est en soi une situation à propos de laquelle le parent peut entretenir un discours dans sa tête et selon la teneur de ses pensées, il peut se créer à lui-même ses propres émotions.
Si ce parent se dit à lui-même que c’est de sa faute ce qui arrive à son enfant, qu’il aurait dû en faire plus, il ressentira automatiquement de la culpabilité. Si par contre, il pense à l’avenir de son enfant en se disant que sa vie sera un enfer à cause de son échec scolaire alors là, il se rendra automatiquement angoissé et anxieux à propos de l’avenir de son enfant.
Dans le premier cas, l’échec scolaire de l’enfant, qui est un événement bien réel, devient une occasion pour le parent de se créer à lui-même de la culpabilité, alors que dans le deuxième cas, même si la situation est inventée de toute part par le parent, elle est aussi pour lui une occasion de se causer de l’anxiété par rapport à l’avenir de son enfant.
Il est important de savoir que c’est seulement à partir de la prise de conscience de l’existence d’une situation réelle, ou créée de toute part (situation imaginaire), que peut surgir automatiquement la pensée qui cause l’émotion.
Si l’on suit chacun des éléments du tableau OPECC ci-dessus, on constate que ce sont les pensées (P) à propos des occasions (O) qui causent les émotions et qui engendrent les comportements (C) qui à leur tour, entrainent des conséquences (C).
Cette théorie psychologique, validée scientifiquement à maintes reprises et reconnue par le domaine médical, explique aussi pourquoi des personnes peuvent avoir des réactions émotives fort différentes à propos d’un même événement, alors que d’autres ne ressentiront aucune émotion.
Il est important de retenir que tous les événements sont neutres, car ils n’ont aucun pouvoir sur les émotions humaines. Tout comme un livre ne peut nous faire lire ni qu’une chaise ne peut nous faire assoir, les situations ne peuvent aucunement nous créer des émotions, sauf bien entendu dans les cas où l’émotion comme la peur est créée par l’hypothalamus. Dans toutes les autres situations, il faut absolument que la personne entretienne suffisamment longtemps une pensée ou une croyance à propos de la situation pour se causer à elle-même des émotions.
Résumé de ces principes de base
1. Les émotions ont pour principale cause les pensées, jugements, opinions, préjugés, valeurs, etc., que l’on entretient à propos des événements et situations neutres de la vie.
2. Par la mise en pratique de différents outils, on arrive à changer les pensées irréalistes pour d’autres plus conformes à la réalité, réduisant ainsi l’intensité, la durée et la fréquence des émotions négatives et désagréables.
3. La réduction de la présence des émotions négatives laisse plus de place aux émotions positives.
4. Le travail sur les pensées irréalistes entraine une meilleure objectivité et une plus grande maturité émotionnelle favorisant l’adoption de comportements plus sains.
En quoi consiste une saine gestion des émotions ?
Généralement, on s’entend pour dire que les émotions sont des informations internes qui peuvent nous renseigner sur nous-mêmes, mais ce que nous en faisons est-il approprié pour nous rendre heureux ? Sommes-nous vraiment en mesure de les gérer sainement ? Pour répondre à ces questions, il faudrait d’abord s’entendre sur la définition de «gérer sainement les émotions».
En résumé, on peut dire qu’une saine gestion des émotions comprend les capacités suivantes :
• Ressentir les émotions ;
• Les identifier et les nommer précisément;
• Les exprimer correctement ;
• Et enfin, cela comprend aussi la capacité de les changer en agissant sur leur principale cause.
La capacité de changer les émotions en agissant sur leur principale cause par le changement des pensées est nécessaire pour arriver à réduire la «DIF» des émotions, c’est-à-dire :
Ce qui fait en sorte que nous n’avons pas à dépenser de l’énergie pour faire augmenter la présence des émotions agréables parce que celles-ci apparaissent automatiquement avec la réduction des émotions négatives.
Alors, dans la mesure où on développe les quatre habiletés de base d’une saine gestion des émotions, on peut s’attendre à être en meilleure santé mentale, de présenter des comportements plus appropriés donc à être plus heureux. Ce ne sont que quelques-uns des effets positifs d’une saine gestion des émotions.
Avec ce programme «Les Petits Cœurs Rieurs» les enfants ont la chance de développer ces habiletés qui leur seront utiles toute leur vie durant.